
François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778)
Voltaire est issu d'une famille parisienne de notaires. Sa naissance est assez mystérieuse : en effet, il serait peut-être l'enfant adultérin de M. de Rochebrune, mousquetaire. Ce père lui conviendrait d'ailleurs mieux que maître Arouet pour lequel Voltaire n'éprouve que peu d'attachement. Dans ce milieu bourgeois, il reçoit une bonne éducation.
Quand sa mère décède en 1701, Voltaire alors âgé de sept ans et est mis sous la tutelle de son parrain, l'abbé de Châteuneuf, qui l'envoie au collège des jésuites Louis Le Grand aux côtés de jeunes aristocrates. Il y étudie les belles-lettres, l'histoire, le latin et la rhétorique. Élève brillant, il est passionné par la poésie et le théâtre et souhaite en faire son métier.
Dès 1712, il fréquente les salons littéraires, malgré l'opposition de son père qui veut lui imposer une carrière juridique. Il rédige des vers sur le Régent, qui lui valent d'être éloigné de Paris puis enfermé un an à la Bastille. Il se fait par la suite remarquer avec un tragédie qui connaît un grand succès, Œdipe en 1718. La même année, il adopte le pseudonyme de Voltaire.
Les portes de la bonne société s'ouvrent à lui. Il est invité à la cour par la jeune reine, Marie Leszczyńska. Néanmoins, il connaît en 1726 une humiliation : après avoir tourné en ridicule le chevalier de Rohan, celui-ci se venge et le force à l'exil en Angleterre.
Voltaire passe trois années outre-Manche, et y découvre un bouillonnement politique, social et économique. Il admire l'Angleterre, qu'il considère comme une « nation de philosophes ». Rentré à Paris, il écrit des comédies et des tragédies, influencées par Shakespeare.
Il rencontre Émilie du Châtelet , jeune femme libre, philosophe et géomètre. Leur liaison durera quinze ans.
En 1734, il publie Lettres sur les Anglais ou Lettres philosophiques, qui provoquent un immense scandale. Voltaire y soutient en effet que la grandeur de l'Angleterre est due au fait que tout le monde y travaille, que rien n'est refusé au talent, que le système parlementaire rend l'arbitraire impossible en partageant le pouvoir entre le souverain et le peuple. Le Parlement condamne cet ouvrage, et Voltaire s'enfuit pour échapper à la prison.
De 1733 à 1734, il publie et voyage en Europe, puis rentre à Paris et Versailles où il devient historiographe du roi. En 1746, il est élu à l'Académie française. Cependant, la faveur royale est de courte durée. En 1749, Émilie du Châtelet , devenue la maîtresse du poète Saint-Lambert, meurt en donnant naissance à une fille. Voltaire demeure inconsolable.
Depuis plusieurs années, le philosophe correspond avec Frédéric II de Prusse, « despote éclairé » et ami des Lumières. Voltaire le rejoint à Berlin et, durant ce séjour, offre Micromégas à son protecteur. Malheureusement, les deux hommes se sépareront brouillés en 1753.
Le philosophe s'établit finalement au château de Ferney en Suisse, où il va passer les dernières années de sa vie. Toutefois, il continue son intense activité littéraire (Candide, 1759; L'Ingénu, 1767), politique (affaires Calas, Sirven, Lally...) et philosophique (Traité sur la tolérance, 1763; Dictionnaire philosophique, 1769).
Ami de la tolérance, il prend parti contre « l'infâme ». Il n'est ainsi pas un écrivain vivant à la charge d'un mécène, étant un homme d'affaires avisé. Il entretient également une correspondante abondante : près de dix mille lettres envoyées à plus de sept cents correspondants!
A quatre-vingt-quatre ans, Voltaire meurt. Ses dernières paroles seront :
« Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis et en détestant la superstition. »
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